ERIC CHIPOT, professeur agrégé de sciences sociales, ancien science po :RESUME DE L’INTRO DU LIVRE DE M FOUCHER L’OBSESSION DES FRONTIERES : L’ART DES LIMITES
1 Depuis 20 ans le monde ne cesse de produire des frontières :26000KM depuis 1991, marché florissant pour les cabinets d’avocats spécialisés dans l’arbitrage international. Pourquoi ? car nouveaux pays indépendants 51 Etats inscrits à l’ONU en 1945 , 193 en 2007 : 4x plus en 50 ans .Au total 248 000KM de frontières politiques terrestres + 322 000KM de frontières interétatiques(ex U.E) total : + de 500 000KM !
CAR le monde s’est divisé selon le principe wilsonien d’autodétermination(droit des peuples à disposer d’eux mêmes , avoir un Etat donc un territoire avec frontières pour s’autogouverner)
CAR créer une frontière permet de régler un problème : ligne fortifiée pour contenir des menaces à la sécurité ou ralentir des flux migratoires
CAR un mur est photogénique et rassure l’opinion qui se sent protéger par un bon gouvernement !
CAR en Afrique existe un « programme frontières « pour caractériser 60 000KM qui ne le sont pas encore
CAR il y a territorialisation des Etats, s’inscrire dans la mondialisation à partir d’une base territoriale bien établie est une nécessité (préserver l’identité des peuples)
2 Mondialisation s’oppose à frontières MAIS EN APPRENCE SEULEMENT( ultralibéralisme ,monde sans frontières, marché parfait) on parle de globalisation depuis T Levitt 1983 qui évoquait la stratégie des firmes pour vendre partout le même produit standardisé. L’expression « monde sans frontières » est de K Omahe OR DEJA dans le passé les conquêtes ont entrainé des frontières : s’entendre sur les sphères d’influence(donc mondialisation peut aller de paire avec frontières)
3 On compte 4 mondialisations et leurs frontières :
1ère : époque de C Collomb et Magellan : frontière inventée pour déterminer à qui appartiendraient les nouvelles terres découvertes par l’Espagne et le Portugal : le pape décréta que les terres à découvrir à l’ouest du méridien cap vert seraient espagnoles , à l’est seraient portugaises. Ce partage accompagnait la 1ére mondialisation marchande et incita français et anglais à se lancer dans les expéditions.
La 2è : fin du 19è s consécutive à la révolution industrielle, se déroula en Afrique : en 25 ans 70% des tracés actuels furent décidés : partage sur la papier, puis sur le terrain après 1880.
3è mondialisation « rideau de fer » « métafrontière idéologique » création du bloc communiste par rapport à 2 autres blocs :monde développé, pays en développement(tiers monde).Partage lié au sort des armes(selon la libération ou non par l’armée rouge URSS ou l’armée US)Mais dès 1978 cette métafrontière idéologique s’effrita avec la modernisation autoritaire et l’ouverture du pôle chinois(se tourne peu à peu vers l’éco de marché) et l’urss qui 20 ans plus tard
4è étape, de 1989 à nos jours, éclatement de l’URSS puissance qui dominait en partie la scène internationale, dislocation de l’intérieur, avec transformations de limites anciennes en frontières internationales de nouveaux Etats. Donc on reprit les tracés existants par accords bilatéraux, selon le principe qui fondes les arbitrages de la Cour Internationale : UTI POSSIDETIS ITA POSSIDEATIS : puisque vous possédiez, vous possédez. Les Etats successeurs doivent donc respecter les tracés administratifs antérieurs : nouvelles frontières oui, mais sans nouveaux tracés. Arbitrage de la cour internationale fréquents, et 30% seulement des frontières maritimes ont fait l’objet de traités, tandis que la course pour le contrôle de l’océan arctique a repris.Cette 4è étape est donc originale,se situant hors Europe et Etats Unis, sans nouvelles frontières définies à priori, comme ce fut le cas pour l’Afrique vers 1880.
4 La scène frontalière contemporaine
« obsession des frontières » CAR impératif de sécurité stratégique, CAR appropriation unilatérale d’aires contestées, CAR marquage de territoires de pays anciens ou d’Etats récents, CAR protection contre les marginaux et les flux jugés indésirables
« frontière » membrane asymétrique : autorise sortie mais protège des entrées indésirables (sensibilité de l’opinion publique : l’Etat doit montrer qu’il n’a pas perdu le contrôle de ses frontières
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