Citations et expressions pour la dissertation d’Histoire par thèmes et/ou périodes historiques
De la société de consommation à la société de communication
« Trente Glorieuses », expression de Jean Fourastié en 1979, pour désigner la « révolution invisible » courant de 1946 à 1975.
« Village global », expression de Marshal Mac Luhan dans les années 1960. Il désigne le « rétrécissement » du monde du fait des progrès des transports et des communications.
« La fin des paysans », du sociologue Henri Mendras, dans son livre de 1967. Cette expression illustre la fin d’un certain monde rural, qui se tourne alors vers l’agriculteur, figure plus économique et rationnelle que la précédente.
« Trente Piteuses », expression de l’économiste Nicolas Baverez en 2002, qui est évidemment l’exact contraire des Trente glorieuses. La période court de 1975 à 2002 environ
« Le Limes » : il s’agissait autrefois de la frontière qui protégeait l’Empire romain des barbares. Pour Yves Lacoste, il s’agit aujourd’hui du rôle rempli dans une certaine mesure par la Méditerranée. En effet, les barrières contre l’immigration des pays du Sud sont nombreuses dans cette région (Pensez à Gibraltar). Ailleurs dans le monde, la frontière entre les États-Unis et le Mexique joue le même rôle. Naturellement, l’expression possède dans la bouche d’Yves Lacoste une certaine ironie.
« Mondialisation ou d’occidentalisation ? », voilà la question que pose Daniel Cohen, économiste, dans les années 2000. Elle permet de montrer la mondialisation sous un angle plus culturel.
Bilan et mémoires de la Seconde Guerre mondiale
« L’autorité de fait », c’est la façon dont le GPRF désignait le régime de Vichy entre 1944 et 1946. Cela montre a contrario que le régime n’avait rien de légal, et donc qu’il ne pouvait en quelque sorte pas représenter la vraie France (celle de la Résistance dans le langage gaullien).
« Le parti des fusillés », c’est le surnom que se donnait le parti communiste français aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, tirant ainsi profit de sa participation active (mais un peu tardive) à la Résistance.
« Ce visage, c’était le visage de la France », discours d’André Malraux à propos de Jean Moulin, lorsqu’on le fit entrer au panthéon en 1964. Malraux identifie ainsi la figure de la Résistance à la France, et sous-entend que le pays ne pouvait être que résistant. C’est une vision idéaliste et gaullienne de la période 1940-1944.
« Il faut oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas », Georges Pompidou, 1972 : il désigne ainsi la volonté d’oublier la période de l’Occupation.
« Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez », François Mitterrand à Georges-Marc Benamou durant leurs entretiens dans les années 1990 : il illustre ainsi à son insu l’écart entre deux générations, une qui a vécu et veut oublier, l’autre qui n’a pas vécu, mais veut savoir, et parfois juge ses aînés sans forcément les comprendre selon le président de la République.
« Pas la République, pas la France ! », c’est ainsi que François Mitterrand désignait le régime de Vichy : là encore, on voit qu’il y a une défausse sur les événements et l’occupant allemand, sans qu’il y ait une prise de responsabilité de la part de l’État français (attention, il ne s’agit nullement de juger, mais de montrer que la vision de la Seconde Guerre mondiale a pu évoluer au fil du temps).
« Un passé qui ne passe pas », Henry Rousso, historien, en parlant du souvenir du régime de Vichy.
« Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par les Français, secondée par l’État français. », Jacques Chirac, 1995 : le président nouvellement élu reconnaît ainsi les crimes commis par l’État français, sans se défausser.
La politique française (IVe et Ve République)
« Une République acceptée par 9 millions de Français, refusée par 8, ignorée par 8 », voici comment ironisait le général de Gaulle à propos du référendum portant sur la IVe République en 1946. En effet, si l’on tient compte de l’abstention (8 millions), cette courte victoire au référendum devient vite un semi-échec, et augure bien mal de l’avenir de cette République.
« Le cancer algérien », expressions employées par certains historiens pour désigner métaphoriquement la longue maladie que fut la guerre d’Algérie pour la IVe République, maladie dont elle finit par mourir.
« Je vous ai compris », 4 juin 1958, célèbre discours de de Gaulle. Le problème, c’est qu’il ne précise pas très bien ce qu’il a compris : s’agit-il des Français d’Algérie ? Des Algériens ? Et dans quel sens ? Le discours illustre surtout les indécisions du général de Gaulle en 1958 par rapport à la guerre d’Algérie, avant qu’il penche finalement pour l’autodétermination et l’indépendance.
« La clé de voûte des institutions », voici comment Michel Debré, ami du général de Gaulle et rédacteur de la constitution de la Ve République qualifiait le rôle du président de la République.
« La réforme oui, la chienlit non ! », expression employée par Georges Pompidou en 1968 pour résumer la pensée du président de Gaulle (qui ne l’a donc pas nécessairement prononcé). Il résume la position du gouvernement (et de bon nombre de Français, comme le prouveront les élections législatives qui suivront quelques semaines plus tard) par rapport aux événements de mai 1968.
« Je décide, il exécute », Jacques Chirac à propos de Nicolas Sarkozy en 2004. Au-delà de la rivalité entre les deux hommes, il s’agit aussi d’une illustration de la conception de la fonction présidentielle pour Jacques Chirac.
Les Démocraties populaires
« La tactique du salami », expression du communiste hongrois Rakosi, pour désigner assez cyniquement l’élimination « tranche par tranche » des partis d’opposition dans les pays d’Europe de l’Est.
« Ich bin ein Berliner », discours de John Fitzgerald Kennedy, 1963. Prononcé à Berlin, il montre la solidarité des États-Unis avec les Berlinois, mais aussi le rôle de symbole que joue cette ville.
« Un socialisme à visage humain », Alexander Dubcek, dirigeant tchèque progressiste, en 1968. Cette expression résume le projet du « Printemps de Prague ».
« N’ayez pas peur », expression du pape polonais Jean-Paul II lors de son premier discours en 1978. Il vise ici en particulier les Polonais, fervents catholiques, opprimés par le régime communiste.
Sur l’Europe
« J'appelle Europe une terre qui fut romanisée, christianisée et soumise à l'esprit de discipline des Grecs », Paul Valéry, 1927. C’est une définition de l’Europe qui peut être discutée.
« L’Europe, de l’Atlantique à l’Oural », Charles de Gaulle, 30 juin 1966 : phrase qui illustre la volonté de dépasser le rideau de fer.
« L’Europe, quel numéro de téléphone ? » : phrase de Henry Kissinger, secrétaire d’État américain de 1973 à 1977. Il montre ainsi le manque d’unité du continent européen.
« I want my money back », Margaret Thatcher, 30 novembre 1979 : La « Dame de Fer » illustre ainsi la volonté pour le Royaume Uni de bénéficier de « retours sur investissement » dans les aides européennes. Cela montre aussi un certain manque d’unité au sein de la CEE.
« Le vieux continent » : expression utilisée par l’administration Bush, particulièrement après la guerre en Irak en 2003. C’est une façon de stigmatiser ce continent dont une partie défiait les décisions de Washington, notamment par le biais de Jacques Chirac.
Tiers-Monde et décolonisation
« Tiers-monde » : c’est une expression en soi ! Il est donc essentiel de savoir qui en le père ! Il s’agit du journaliste Alfred Sauvy, qui a utilisé cette expression en 1952, dans l’Observateur et l’article « Trois Mondes, une planète ».
« Bandung, conférence de l’équivoque », Raymond Aron, dans le Figaro du 27 avril 1955.
On dit souvent de la conférence de Bandung qu’elle est celle du non-alignement. Raymond Aron a ici une vision bien différente, puisqu’il montre que de nombreux pays du Tiers-Monde sont en réalité en affinité avec l’URSS (il pense en particulier alors à l’Inde de Nehru).
« Que l’on permette au créateur de l’expression Tiers-Monde, il y a déjà presque 40 ans, de la répudier, tant elle fait oublier la diversité croissante des cas. Englober dans le même terme les pays d’Afrique noire et les « Quatre Dragons » ne peut mener bien loin. » Encore Alfred Sauvy, mais cette fois en 1989. Il montre ainsi que l’expression a bien mal vieilli, le terme de Tiers-Monde ne recouvrant plus une seule réalité à la fin des années 1980, puisque l’on a à la fois des pays très pauvres et riches en son sein.
« Pays tiers », expression d’Yves Lacoste, géographe, qui désigne le nouveau Tiers-monde, celui des exclus de la mondialisation.
Guerre Froide, rivalité Est-Ouest, relations internationales depuis 1945
« Guerre improbable, paix impossible », Raymond Aron : expression essentielle pour le chapitre, qui résume à la fois l’équilibre de la terreur, rendant tout affrontement direct entre les deux Grands impossible, tout en soulignant avec un certain pessimisme l’impasse de la Guerre Froide.
« Le machin » : surnom donné par de Gaulle à l’ONU. Cette expression illustre l’impuissance de l’institution durant la Guerre Froide.
« De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe » : citation majeure de Winston Churchill, alors ex-premier ministre britannique, dans un discours célèbre prononcé aux États-Unis, dans l’Université de Fulton le 5 mars 1946. Il illustre la division de l’Europe et le manque d’information venant d’Europe de l’Est.
« La chasse aux sorcières » : expression qui désigne la lutte anti-communiste à l’intérieur des
États-Unis dans les années 1950 (de 1950 à 1954). On parle aussi parfois de « Peur Rouge ».
« Le capitalisme sacrifie l’homme, le communisme les droits de l’homme », du cubain Fidel Castro au vice-président américain Richard Nixon, 1959.
« I have a dream », Martin Luther King, pasteur noir, 1963. Ce « rêve » illustre la vision d’une Amérique unie et multiraciale.
« America is Back », expression de Ronald Reagan lors de sa campagne de 1980 pour l’élection présidentielle américaine. Il illustre ici le retour des États-Unis sur la scène internationale, après le passage terne des années 1970.
« Nous sommes arrivés à un nouvel ordre mondial » : expression de George Bush « père » le 11 septembre 1990, qui illustre la nouvelle donne internationale depuis l’effacement de l’URSS (qui disparaît un an plus tard). Il désigne alors le fait que l’Irak de Saddam Hussein ne puisse pas envahir impunément le Koweït.
« La fin de l’histoire » : expression de Francis Fukuyama, dans son ouvrage de 1992. Il croyait alors qu’avec la fin de l’URSS et le triomphe supposé de la démocratie, le monde arriverait à une paix perpétuelle, les démocraties n’étant pas enclines à faire la guerre de leur propre initiative. Il reprend d’ailleurs ici les idées philosophiques émises par l’Allemand Hegel.
« Le choc des civilisations » : expression de Samuel Huntington en 1996, qui désigne le nouveau rapport de force international selon lui (car cette théorie n’est pas unanimement partagée) : avec la fin des idéologies, les peuples vont se replier sur leurs identités notamment religieuses. Cela expliquerait la recrudescence de conflits interreligieux, comme au Darfour ou au Cachemire.
« Yes We Can » : slogan de Barack Obama lors de l’élection présidentielle américaine de 2008. Elle illustre un élan positif aux États-Unis, après les années controversées de la présidence Bush.
Liste non exhaustive, à compléter au fil de vos lectures et de votre préparation…
Mme Ricou
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